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Un violent accusé d'abus sexuels par des enfants peut-il être un bon père?

Dernière mise à jour : 19 oct. 2018


Voici l'histoire d'une maman, Myriam*. Trois de ses enfants âgés de moins de 7 ans sont envoyés vivre chez leur père suite à la décision d'un Juge des Enfants. Celui-ci a toujours démontré sa violence, et selon, les filles aînées de Myriam, a commis sur elles des viols. Myriam a écrit une lettre pour raconter son histoire et demander de l'aide, en voici un condensé...



Une violence familiale révélée dès la grossesse

Myriam est encore dans la vingtaine quand elle rencontre Robert*, un ancien militaire, il y a six ans environ. On peut résumer la situation en disant qu'elle, qui était déjà maman de deux fillettes, a fini par céder à ses avances.


Très vite, il prend le dessus sur Myriam et sur ses filles, qu'il punit, dénigre, et rabaisse leur mère devant elles...

Il s'installe quand-même chez elle et ses filles.


Puis il entraîne Myriam dans ses fantasmes sexuels à plusieurs. "J’étais contre, il a eu

des discussions que j'ai entendues, se plaignant que je refusais (...) je finis par craquer et veux lui faire plaisir", explique-t-elle.


Passons sur divers détails concernant des crises de colère et de violence, et des magouilles d'ordre financier. Myriam tombe enceinte début 2013, et très vite les coups et les insultes les plus salaces et violentes commencent à tomber.


"Ses premiers coups sur moi, c'était après une dispute banale : j’étais enceinte et je me suis retrouvée par terre (...) Il me frappe à coup de pieds, à coups de poing, il m’étrangle, je me relève et le pousse en lui disant "tu fais quoi la ?" il prend son téléphone appel les pompier en disant "venez cherchez ma femme elle est complètement hystérique"."

Suite à ces premiers coups extrêmement violents, la fille aînée de Myriam, "Amélie" subit elle aussi la violence physique, avec des claques envoyées comme sur un punching ball, des brimades et des maltraitances de plus en plus fréquentes. A chaque fois, Myriam parvient à s'interposer rapidement.


A chaque fois, Robert s'excuse. Veut se faire pardonner. Dit qu'il ne se recommencera pas, qu'il l'aime etc.


Très affaiblie psychologiquement, Myriam reste avec lui une fois de plus.



Signalement pour violences

Les crises de monsieur, comme c'est souvent le cas, ont été crescendo au fil de la grossesse.


Un jour, la maîtresse remarque des traces sur le visage d'Amélie. Le réflexe de Myriam est d'avoir peur de perdre la garde de ses enfants et elle dissimule l'origine des traces de coups.


Dans la foulée, Robert réclame de déménager loin des gens que Myriam fréquente et qui tentent de l'avertir qu'il va l'isoler. Le dernier enfant, un garçon, naît dans une ambiance familiale toujours aussi tendue et violente.

"Un jour une dispute éclate, il me frappe, retourne la maison, s'agite avec des couteaux de combat, casse des affaires... J’appelle une amie qui entend la scène de violence, il prend mon téléphone et le casse".

La gendarmerie, appelée par cette amie, intervient sur place. Les agents constatent les coups et disent à Myriam de quitter le domicile avec ses enfants puis de porter plainte. Mais même après cette scène, elle revient très vite au domicile.


Des jumeaux naissent ensuite. Les violences du père continuent même en présence des enfants. Les pratiques sexuelles à plusieurs, imposées à tel point qu'on peut techniquement parler de viols, continuent aussi. Myriam est au bout du rouleau et est hospitalisée.

Un jour, elle porte plainte mais la retire à peine deux jours plus tard. Elle part puis elle revient.

Une mesure d'AEMO est mise en place en 2015, ce qui n'empêche pas Robert de frapper les filles de Myriam, dont il veut qu'elle se "débarrasse", et qui commencent à montrer des comportements perturbés.


L'école finit par remarquer des traces importantes, et devant quatre enseignants sidérés, Robert déclare que quand il "n'arrive pas à [se] faire respecter par la voix [il] en arrive aux mains".

Un signalement est effectué auprès des services sociaux, et Myriam leur demande aussi de l'aide, sans toutefois expliquer complètement de quoi il retourne.


Rien ne change malgré l'enquête sociale : les coups et les crises continuent, les dettes s'accumulent.

Il faut dire que Robert sait comment s'y prendre pour embobiner les enquêteurs sociaux, capable d'emmener sa famille dans un parc d'attractions pour montrer les photos et laisser croire qu'il était un bon père de famille. C'est Myriam bien-sûr qui a tout payé, alors qu'elle ignorait comment remplir le frigo à la fin du mois.



Révélations et séparation

A l'automne 2017, la deuxième fille de Myriam insiste pour parler à sa mère dans un endroit tranquille, et finit par lui dire par exemple que "papa il m’a fait l’amour", avant de décrire les faits plus en détails, qui sembleraient avoir eu lieu plusieurs fois, d'après les propos de l'enfant.


Ce même jour, Amélie parle à son tour et évoque des attouchements.


Une crise familiale s'ensuit évidemment, Myriam demande à Robert ce qu'il a fait, il nie, et il ajoute qu'il va porter plainte.

Le SAMU puis la police interviennent. Les filles sont auditionnées, et Myriam doit revenir le lendemain pour déposer plainte, ce qu'elle fait alors qu'elle se trouve complètement en état de choc. Les petites sont à nouveau entendues, et elles et leur mère voient un médecin légiste ainsi qu'un psychiatre.


Myriam finit par quitter Robert après trois mois de déni et trou noir, encore comme hypnotisée par cet individu et ses paroles de repentance, de minimisation, au cours desquels elle vit toujours au domicile familial.


Mi 2018, une décision du juge des enfants impose que les filles soient placées chez leur père, et que Myriam ne les voie qu'en lieu médiatisé.

Mais cette décision ordonne aussi le placement des trois garçons en bas âge chez "Robert", alors qu'ils n'ont pas échappé à ses accès de violence, et que celles-ci sont démontrées dans de nombreuses pièces de procédure.

L'affaire a été perçue par la JDE sous l'angle des "conflits parentaux". Le jugement reconnait divers éléments comme l'existence de "violences conjugales" dont les enfants sont "témoins".


En parallèle une autre procédure, lancée par le JAF, a été lancée récemment, et on peut espérer que l'enquête permettra de démontrer la dangerosité de Robert, et ainsi d'en éloigner les enfants.


Cette maman est désemparée, et mène une procédure pour demander une mesure de protection en faveur des trois enfants placés chez cet homme violent.


Il est probable qu'un appel à mobilisation soit lancé dans les semaines à venir pour venir la soutenir lors d'une prochaine audience en région Rhône-Alpes-Auvergne.


 

*Les prénoms ont été modifiés.

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